Laboratoire

Je suis ton regard dans un angle humide et froid
des couleurs apparaissent
au loin
la chaleur nous attire
croisement de matières
fusion d’ocre jaune
nage.

Viens
jouer les coeurs
lacher les guides
d’autres couleurs
combler le vide
pousser l’envie
suivre les angles
de l’intérieur.

Assis à sa gauche
je lui parlais de cet arbre
tu lui ressembles.

Regarde
entre ces deux
nous serons bien
l’horizon est en feu
la mer est calme
le miroir triche un peu.

L’intérieur apparaît soudain sous le voile fin d’une lueur bleutée
les ombres se détachent
les lignes fuient

loin des droites
je me pose.

Je l’ai vue un instant dessinée dans le loin
où fondent les feuillages, où glisse le brouillard
elle était là, posée nue, blottie dans un coin
où tombent les mirages
puis disparaît soudain.

Sous le geste, prend ton temps
vaporeuse demoiselle
j’accompagne tout doucement
ton regard est éternel

Etendu vers le ciel, élancé
un géant de sève projette son empreinte à la place encore chaude
un violet solide se détache
caresse mon regard
puis se fixe.

De rondes demoiselles avancent sur les veines d’un autre chapeau d’ondes
elles ciblent le chant majestueux des amants qui se désirent
survolent la piste longue où ils s’encollent
ils s’évaporent
le point d’impact a tiré sa révérence.

Le soleil grignote l’arène de Garance immobile
à ses côtés, un bleu Océan résiste.

Un peu plus loin, l’obscurité provoquée se détache
le quartier se visite
la rouille se méfie.

17h 40
tu me parles de voyage
gros plan sur le large
dans ton dos
j’imagine ...

Traits de plumes
fines
peintures ensablées
le décor est posé.

La fenêtre est ouverte
les herbes longues se détachent
tu m’invites à partir.

Quitter ce lieu lourd et cinglant
ce lieu affaibli au point de se voir transparent face à cette gourmande organique
elle le grignote
l’envahit
intercepte tous ses sens pour lui rendre une ébauche légère qui suffit
je ne veux plus partir.

Attaché sur la berge
je ne peux m’empêcher d’imaginer ces lignes, ces courbes
ce corps disparu qui volait avec moi
résigné de ne connaître qu’une essence, je reste là à attendre
et pourtant
le nœud reste coulant.

Une tôle ouvre ses portes
97 forçats un peu las jouent des cordes
un vert-de-gris à l’air humide les provoque
la sentinelle un peu stressée mise aux points
le dénouement est proche
97 forçats se rapprochent.

Douce feutrine
au contact méfiant
de la voir si profonde
digèrer nos enfants.

Lier nos sorts
nourrir nos vies à l’abri des morsures
fermer les portes et caler nos désirs

sùr.

Ô large tu me glisses
je me souviens encore
des mots qui se plissent
entre nous le décor.

Où l’oeil se perd
des mirages de couleurs,
éclat de matières
esquisse de toi,
invitant la larme
à se poser là.